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PDF - La Shoah à l'écran - Crimes contre l'humanité et représentation (2004)
La mise en scène de la Shoah et des crimes contre l'humanité en général pose aux réalisateurs une question clé, celle du réalisme et de la représentation, question à la fois éthique et esthétique. Entre les documentaires et les fictions, entre les reconstitutions historiques et les films plus symboliques, tous les degrés sont représentés. Certains films donnent lieu à des polémiques dont il s'agit de comprendre les enjeux.Le cinéma est-il le meilleur moyen d'informer les jeunes générations de ce qui s'est passé ? N'est-ce pas plutôt le rôle d'autres documents - CD-Rom, vidéo, archives ? Quel différence y a t'il entre ces supports et le cinéma en tant qu'art ? L'émotion, elle-même, souvent très vive n'est-elle pas ambivalente ?Telles sont les questions posées par ce livre, pour montrer que le cinéma, art majeur de notre époque, ne peut se contenter de mettre en scène l'horreur concentrationnaire, mais doit éduquer, chez un public de plus en plus jeune, une sensibilité émoussée par l'abus que font les autres médias des images de la violence.
PREMISSES : Problèmes théoriques, éthiques, esthétiques :
Génocide et crime contre l'humanité - Le problème terminologique - La question de la représentation - Cinéma et histoire - Documentaire et fiction - Litote et emphase - Réalisme et anti-réalisme - Codes filmiques et codes profilmiques - La question du comique
I. REGARDS DOCUMENTAIRES
Pionniers :1955 Nuit et Brouillard (Alain Resnais), 1970 Le Chagrin et la pitié (Marcel Ophüls), 1994 De Nuremberg à Nuremberg (Frédéric Rossif)
Documentaire sans documents : 1984 Shoah (Claude Lanzmann), Drancy avenir (Arnaud Des Pallières)
Acteurs et témoins de l'Histoire : 1988 Falkenau, vision de l'impossible (Emil Weiss), 1997 Un spécialiste (Eyal Sivan et Ronny Brauman), 2002 Sobibor (Claude Lanzmann)
1986 So many miracles (Katherine Smalley) Canada, 1989 Terezin diary (Journal de Terezin Dan Weissmann) Grande Bretagne, 1996 Jenseits des krieges (A l'est de la guerre Ruth Beckerman) Autriche, 1997 Shalosh ahayot (Trois soeurs Tsipi Reibenbach) Israël, 1998 Shtettl (Marian Marzynski) Etats-Unis
II/ FICTIONS OU RECONSTITUTIONS AMERICAINES
Modèles du réalisme1978 Holocaust (Marvin Chomsky), 1994 Shindler's list (La Liste de Schindler Steven Spielberg)
Reconstitution historique moderne 2002 Uprising, (1943, l'ultime révolte Jon Avnet)
« La réalité pure » 2002 The Pianist (Le Pianiste Roman Polanski)
Lendemains de guerre 1982 Sophie's choice (Le Choix de Sophie Alan Pakula), 2002 Taking sides (Istvan Szabo)
III/ FICTIONS OU RECONSTITUTIONS EUROPEENNES
Propagande nazie 1940 Jud Süss (Le Juif Süss Veit Harlan)
Reconstitutions historiques 1984 Wannseekonferenz (La Conférence de Wannsee Heinz Schirk), 1990 Korczak (Andrejz Wajda), 1996 La Tregua (Francesco Rosi)
Histoire et fiction 1963 Pasazerka (La Passagère Andrzej Munk), 1976 Monsieur Klein (Joseph Losey), 1990 Au revoir les enfants (Louis Malle), 2002 Amen (Costa-Gavras), 2002 Invincible (Werner Herzog)
Anti-réalisme 1999 Voyages (Emmanuel Finkiel), 2001 La Guerre à Paris (Yolande Zauberman), 2002 La Dernière lettre (Frederick Wiseman), 2003 La Petite prairie aux bouleaux (Marceline Loridan-Ivens)
IV/ COMEDIES
1938 The Great dictator (Le Dictateur Charles Chaplin), 1942 To be or not to be (Ernst Lubitsch), 1997 La vita è bella (La vie est belle Roberto Benigni), 2004 Demain on déménage (Chantal Ackerman)
V/ CRIMES CONTRE L'HUMANITE : UNE LONGUE SUITE...
1984 The Killing fields (La Déchirure Roland Joffé) Royaume Uni, 1987 Zegen (Le Seigneur des bordels Shohei Imamura) Japon, 1987 Camp de Thiaroye (Ousmane Sembène) Sénégal, 1997 Savrseni krug (Le Cercle parfait Ademir Kenovic) Bosnie, 1997 Itsembatsemba : Rwanda Un génocide plus tard (Alexis Cordesse/Eyal Sivan) France, 1997 Level five (Chris Marker) France, 2002 Ararat (Atom Egoyan) Canada, 2002 The Rabbit-proof fence (Le chemin de la liberté Phillip Noyce) Australie
La mise en scène de la Shoah et des crimes contre l'humanité en général pose aux réalisateurs une question clé, celle du réalisme et de la représentation, question à la fois éthique et esthétique. Entre les documentaires et les fictions, entre les reconstitutions historiques et les films plus symboliques, tous les degrés sont représentés. Certains films donnent lieu à des polémiques dont il s'agit de comprendre les enjeux.Le cinéma est-il le meilleur moyen d'informer les jeunes générations de ce qui s'est passé ? N'est-ce pas plutôt le rôle d'autres documents - CD-Rom, vidéo, archives ? Quel différence y a t'il entre ces supports et le cinéma en tant qu'art ? L'émotion, elle-même, souvent très vive n'est-elle pas ambivalente ?Telles sont les questions posées par ce livre, pour montrer que le cinéma, art majeur de notre époque, ne peut se contenter de mettre en scène l'horreur concentrationnaire, mais doit éduquer, chez un public de plus en plus jeune, une sensibilité émoussée par l'abus que font les autres médias des images de la violence.