On peut diviser l'histoire du Conseil de l'Europe en deux grandes périodes: avant et après la chute du mur de Berlin. La première période - à laquelle est consacrée ce volume - voit le Conseil de l'Europe s'élargir de dix à vingt-trois Etats membres et regrouper la quasi-totalité des démocraties d'Europe occidentale avec l'adhésion de la Finlande le 5 mai 1989.Durant cette période, l'Assemblée est le creuset et la tribune de la construction européenne. Elle est aussi le gardien vigilant des principes de l'Organisation. Elle joue un rôle moteur dans l'action normative du Conseil et dans le combat pour l'abolition de la peine de mort. Pour autant, elle n'oublie pas le rêve des fondateurs de regrouper tous les pays du continent européen au sein du Conseil de l'Europe.1989 est véritablement une année charnière. Apres avoir invité le pape Jean-Paul II, l'Assemblée anticipe les bouleversements politiques à l'Est. Elle invente le statut d'invité spécial et l'attribue sans attendre aux assemblées législatives de Hongrie, de Pologne, d'Union soviétique et de Yougoslavie. Les représentants de ces pays siégent à l'Assemblée lorsque celle-ci accueille, le 6 juillet 1989, Mikhaïl Gorbatchev qui développe devant elle son concept de «maison commune européenne», répondant ainsi au discours prononcé par Winston Churchill le 19 septembre 1946 à Zurich.Bruno Haller est juriste et sociologue de formation. Il enseigne pendant plusieurs années la sociologie à l'Université des Sciences Humaines de Strasbourg. Il entre au Conseil de I'Europe en 1972 et y exerce successivement les fonctions de Directeur du Centre européen de la jeunesse, de Directeur du Plan et du Programme, et de Directeur du Cabinet du Secrétaire Général de l'Organisation.Il rejoint les services de l'Assemblée en 1989 ou il participe directement à l'action qui mène à l'élargissement du Conseil de l'Europe aux pays d'Europe centrale et orientale. Il est élu Secrétaire Général de I'Assemblée en 1995 et réélu en 2000.